Les clubs d’échecs de Pertuis : ce qui a changé (et pourquoi il faut s’y intéresser !)

06/06/2025

L’essor des activités intergénérationnelles : rassembler au-delà des âges

S’il est un préjugé coriace, c’est bien celui de l’échiquier réservé aux “experts grisonnants” planchant en silence. Or, à Pertuis, la cible des clubs s’élargit : place aux écoliers aussi bien qu’aux vétérans, et vive le mélange des générations ! Depuis la rentrée dernière, on observe une diversification notable des ateliers :

  • Créneaux juniors-adultes : les mercredis après-midi, une séance “échecs famille” accueille parents et enfants autour d’exercices scénarisés. Objectif : démystifier l’échiquier pour les plus jeunes, tout en intégrant les parents… parfois néophytes eux-mêmes.
  • Rencontres seniors-collégiens : inspirées d’initiatives vues à Aix-en-Provence (source : La Provence), ces séances jouent sur la transmission, mais aussi sur l’émulation. Les anciens partagent leur expérience, les collégiens leur enthousiasme, dans une ambiance étonnamment animée. Résultat ? Une fréquentation en hausse de 22% chez les plus de 60 ans cette année, selon les chiffres internes du club (mai 2024).
  • Demi-journées jeux libres : ici, pas de classement, ni chronos—juste l’envie de jouer, peu importe le niveau, avec un “coaching volant” d’un animateur.

Petit effet domino : cette dynamique s’est traduite par une croissance plutôt inhabituelle du nombre de licenciés jeunes sur Pertuis sur la saison 2023-2024 (+18% d’après la Fédération Française des Échecs), à rebours de la tendance générale sur le département.

Le numérique débarque sur l’échiquier : tablettes et outils connectés

C’est l’autre grande révolution. L’époque du “roi qui vacille” sur un échiquier en bois massif n’est pas révolue, mais les clubs de Pertuis font aussi une large place à l’innovation numérique. De quoi changer la donne pour l’apprentissage comme pour la compétition!

  • Tablettes et applications interactives : lors des ateliers du samedi, l’expérimentation des applications ChessKid et Lichess s’est généralisée. Elles permettent de résoudre des problèmes tactiques en groupe, de commenter des parties en direct ou d’initier les enfants à l’usage de l’ordinateur comme outil de progression et non de distraction. L’avantage ? On visualise immédiatement une faute tactique ou un joli mat—et on peut rejouer la partie à l’infini.
  • Arbitres “connectés” : pour les tournois internes, finis les papiers volants avec les résultats griffonnés à la hâte. Tout est saisi sur tablette et synchronisé, ce qui permet un affichage immédiat du classement. En mai, pour la première fois, le tournoi de printemps de Pertuis a même expérimenté la retransmission de tables-clés sur YouTube via une caméra dédiée… Succès modeste (36 spectateurs en direct), mais encourageant pour de futurs essais grand public !
  • Formations en ligne : le club propose ponctuellement des séances animées par des invités à distance, souvent des formateurs titrés, via visioconférence. L’idée ? Offrir aux joueurs locaux un accès à des experts qu’ils n’auraient sans doute jamais croisés à la buvette du club. Cette hybridation du présentiel et du distanciel a d’ailleurs permis, selon le bureau du club, d’accueillir deux fois plus d’inscrit·e·s sur certains stages thématiques.

Des tournois plus accessibles et plus variés : la diversité avant tout

Un des axes de renouvellement majeurs, c’est aussi de proposer des formats plus courts ou originaux. À Pertuis, l’accent est désormais mis sur la flexibilité, pour attirer les joueurs occasionnels et ceux qui n’ont pas des week-ends entiers à consacrer à la raideur du “long format”.

  • Tournois Blitz et Rapides : ces formats dynamiques, devenus ultra populaires à l’échelle internationale (voir la popularité du Tournoi Clichy Blitz, source : Le Parisien), ont trouvé un large public dès leur lancement à Pertuis. Participation moyenne : 27 joueurs par session, dont 12 jeunes de moins de 16 ans sur la dernière édition (chiffres du club, avril 2024).
  • Échecs “Handicap” et Chess960 : pour chambouler les routines et niveler les chances, des variantes sont régulièrement testées : Chess960 (position de départ aléatoire des pièces de fond), échecs à la pendule inversée, parties à thèmes... Le but est aussi technique (dépasser les automatismes) que convivial (rire de ses improvisations !).
  • Simultanée avec les champions locaux : pour faire vivre la légende maison, un vainqueur de tournois régionaux ou l’entraîneur principal affronte en parallèle une douzaine d’adversaires. Un format spectaculairement formateur, idéal pour repartir avec une anecdote à raconter (et un autographe !).

Derrière ce foisonnement, la volonté de désacraliser la compétition et de remettre le plaisir de jouer en haut de l’affiche. Pour reprendre les mots du président du club lors de la soirée du 17 mai dernier : « L’important, c’est qu’on ait tous la même passion… pas forcément le même Elo ! ».

Échecs et inclusion : ouvrir le jeu à tous les publics

Derrière l’atmosphère souvent studieuse d’une salle d’échecs, l’inclusion devient une préoccupation centrale. Plusieurs actions ciblent désormais des publics habituellement éloignés du club :

  1. Ateliers d’initiation en structures médicales et sociales : grâce à un partenariat avec la Maison des Jeunes et de la Culture et des intervenants bénévoles, des séances sont régulièrement proposées à des adolescents en situation de handicap ou à des seniors dépendants en EHPAD. Bien plus qu’un loisir, l’échiquier devient un prétexte au lien social et à la stimulation cognitive (source : FFE, dossier "Échecs et société", 2023).
  2. Participation aux actions “Sport pour tous” : lors des forums associatifs ou des journées d’initiation sportives dans les écoles primaires, le club de Pertuis propose désormais des mini-ateliers et simultanées en plein air, souvent dans les parcs ou marchés de la ville. L’impact est immédiat : +35% de demandes de renseignements à la rentrée 2023 (données club).
  3. Échecs “sans langue” : pour surmonter la barrière de la langue avec des enfants allophones ou des nouveaux arrivants, des petits packs visuels (cartes, vidéos muettes) ont été spécialement conçus pour permettre d’apprendre les règles sans explication orale. Preuve que l’échec, c’est parfois de parler... trop !

Des nouveaux outils pour progresser… et garder la flamme

Rester motivé, c’est le vrai défi pour tout amateur d’échecs du dimanche. Les clubs de Pertuis n’ont pas lésiné sur les ressources, multipliant :

  • Livres et jeux en prêt : une petite bibliothèque circule désormais lors de chaque séance, du “Maîtrisez les finales” jusqu’aux bandes dessinées comme (de C. Cailleaux). Tout le monde peut emprunter, feuilleter, et même donner son avis aux suivants.
  • Défis mensuels : sur le mur du club, les “problèmes du mois” affichés à résoudre pour décrocher son nom sur le tableau d’honneur. Cela peut sembler anecdotique, mais la fierté de résoudre un mat en trois attire plus d’un compétiteur en herbe.
  • Retours d’expérience et bilans : une fois par trimestre, une réunion conviviale mais essentielle donne la parole à tous les membres. L’occasion d’ajuster les créneaux, d’introduire de nouveaux formats, ou tout simplement de célébrer les petits et grands exploits du groupe.

Et pour les plus “accros” qui veulent suivre leur progression jusque dans les moindres détails, le club accompagne désormais l’inscription à la plateforme Chess.com (avec remise sur la première cotisation premium pour les membres nouveaux recrutés).

Commentaires des joueurs et perspectives futures

Nombreux sont ceux qui sont venus “pour voir” et qui restent pour l’ambiance. Recueillis lors des dernières séances, les retours des membres de tous niveaux font état :

  • D’un “sentiment d’appartenance accru”, notamment chez les plus jeunes, pour qui les ateliers familiaux sont devenus des rendez-vous quasi sacrés.
  • D’une “motivation à tester des nouveautés” — y compris les formats qui sortent du lot, comme les blitz ou le Chess960, bien accueillis par les adultes à horaires serrés.
  • D’un plaisir renouvelé à rencontrer d’autres passionnés, même juste pour échanger un sourire autour d’une tactique ratée (ah, ce fameux mat du couloir...).

Une tendance se confirme : les clubs de Pertuis veulent casser l’image du jeu isolé pour en faire une aventure collective, accessible et joyeuse. On n’a sans doute pas fini de voir de nouvelles idées pousser… et c’est tout l’échiquier qui s’en porte mieux !

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